CADRE JURIDIQUE DE LA PSYCHOTHERAPIE
La loi de 2004 relative à la politique de santé publique a modifié la situation de la psychothérapie en France. La profession n’est certes pas réglementée, en revanche le titre de psychothérapeute est désormais réservé aux psychologues et, sous certaines conditions, aux psychanalystes et aux médecins.
HISTORIQUE

Avant la loi de 2004, la pratique de la psychothérapie était libre en France et n’importe qui pouvait se dire psychothérapeute. Il y avait effectivement un vide juridique. C’est la raison pour laquelle nos organisations professionnelles, conscientes des risques de dérives, avaient commencé à réguler la profession, sous l’impulsion en France de l’AFFOP et de la FF2P et au niveau européen sous l’égide de l’EAP (European Association for Psychotherapy).
L’amendement Accoyer a provoqué une vive opposition de la part des psychothérapeutes et des psychanalystes. Mais malgré tous les efforts de nos fédérations professionnelles, l’amendement a été voté et la loi protège désormais le titre de psychothérapeute.
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L’article 52 sur la psychothérapie dans la loi de 2004 trouve son origine dans une proposition d’amendement de la part du député Bernard Accoyer visant à réglementer la profession de psychothérapeute. M. Accoyer, médecin, pensait qu’il était judicieux de réserver cette profession aux psychologues et aux médecins.
Ce besoin de médicaliser la psychothérapie n’est pas nouveau. Cela fait plus d’un siècle que la bataille se poursuit. On se souvient qu’en son temps Freud lutta contre cette tendance.
Puis ce fut au tour de Carl Rogers, aux Etats-Unis, qui lutta pour que la psychothérapie ne rentre pas dans un modèle médical.
La principale revendication, au niveau international, est que le métier de psychothérapeute soit accessible à toutes sortes de profils et que la psychothérapie devienne une profession spécifique et indépendante.
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Que dit la loi ?
Elle réserve l’usage du titre de psychothérapeute aux psychologues, aux médecins et aux psychanalystes (sous certaines conditions de connaissances en psychopathologie et d’un long stage en institution).
Autrement dit, les personnes se formant à la psychothérapie (durant un cursus long et coûteux, de 5 à 7 ans) ne sont plus autorisées à se prévaloir du titre de psychothérapeute.
Où en est-on ?
Actuellement, les professionnels de la psychothérapie ne peuvent pas porter le titre correspondant à une activité qu’ils pratiquent pourtant.
Un vide juridique pour tous les professionnels de l’accompagnement psychothérapeutique engagés dans cette profession, le plus souvent passionnés et compétents. La seule solution a été d’abandonner le titre de psychothérapeute et de se donner une nouvelle appellation: psy-thérapeute, psychopraticien, praticien de la psychothérapie, thérapeute.